
Critique de "Dishonored" et son influence steampunk.
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Dans l’univers du jeu vidéo, rares sont les titres qui parviennent à conjuguer une direction artistique marquante, une narration profonde et une mécanique de jeu innovante. Dishonored, développé par Arkane Studios et publié par Bethesda Softworks en 2012, est l’un de ces joyaux. Ce jeu n’est pas seulement un succès critique et commercial : il est également une œuvre fondatrice pour tous les amateurs de steampunk. Par son esthétique industrielle raffinée, ses technologies rétrofuturistes et son univers dystopique victorien, Dishonored s’impose comme une référence incontournable dans le genre.
Dans cet article, nous te proposons une critique approfondie de Dishonored, tout en explorant son influence sur l’esthétique et la culture steampunk. Tu es passionné de rétrofuturisme, de corsets mécaniques, d’histoires d’espionnage et d’univers alternatifs ? Accroche-toi, car cette plongée dans les ruelles brumeuses de Dunwall risque de te captiver.
Une œuvre vidéoludique marquée par l’esthétique steampunk
Un univers inspiré de l’époque victorienne
Dès les premières minutes de Dishonored, le joueur est immergé dans la ville fictive de Dunwall, une métropole corrompue et décadente inspirée du Londres victorien. Les rues pavées, les calèches, les lampadaires à gaz et les tenues élégantes des passants évoquent immédiatement l’Angleterre de la fin du XIXe siècle. Mais ce n’est pas une reconstitution historique : l’univers de Dishonored est un monde alternatif où la technologie a suivi un chemin différent, basé sur l’exploitation de l’huile de baleine, ressource énergétique principale et omniprésente dans le jeu.
Ce choix esthétique n’est pas anodin. Il s’inscrit parfaitement dans la tradition steampunk, qui imagine un développement technologique avancé à partir de technologies de la Révolution industrielle. Dunwall n’est donc pas simplement une ville rétro : elle est une dystopie où les rouages, les pistons et les engrenages remplacent les composants électroniques. Une approche qui fait écho à de nombreuses œuvres littéraires du steampunk que nous explorons sur steampunk-one.com.
Une direction artistique unique
L’un des éléments les plus remarqués de Dishonored est son style graphique particulier. Contrairement aux jeux qui cherchent un réalisme photographique, Dishonored opte pour une esthétique picturale, presque impressionniste, avec des personnages aux traits anguleux, des textures peintes à la main, et une palette de couleurs dominée par les ocres, les bruns et les gris métalliques.
Chaque bâtiment, chaque costume, chaque élément de décor est pensé pour refléter l’univers steampunk. Les gardes portent des uniformes d’inspiration militaire impériale, les aristocrates se pavanent dans des salons baroques, et les machines - omniprésentes - sont des assemblages de cuivre, de laiton et d’acier, dotées de tuyaux fumants et de cadrans mécaniques. Ce souci du détail participe grandement à l’immersion et à la cohérence du monde.
Le gameplay comme miroir du monde steampunk
L’ingéniosité mécanique au service du joueur
Dans Dishonored, le joueur incarne Corvo Attano, ancien garde du corps de l’impératrice, injustement accusé de son assassinat. Dès lors, il devient un assassin masqué, disposant de gadgets sophistiqués et de pouvoirs surnaturels. Ce mélange entre technologie et magie fait partie intégrante du charme steampunk du jeu.
Parmi les gadgets emblématiques : le pistolet à arbalète, silencieux et précis ; les mines à ressort ; et surtout le masque de Corvo, véritable icône du jeu, équipé d’une lunette zoomable et d’un filtre à air. Ces éléments ne sont pas de simples outils : ils racontent quelque chose du monde, de son évolution technologique, de son artisanat et de son esthétique.
Le gameplay de Dishonored repose largement sur la créativité du joueur. Loin d’être un simple jeu d’action, il encourage l’infiltration, la discrétion, l’exploration et l’expérimentation. Chaque mission peut être accomplie de multiples façons, ce qui renforce le sentiment de liberté et d’ingéniosité – deux valeurs clés de l’imaginaire steampunk.
L’impact des choix sur le monde
Un autre aspect intéressant de Dishonored est son système de chaos. En fonction des choix du joueur – meurtre ou non, violence ou ruse – le monde change. Plus Corvo sème la mort, plus Dunwall devient sombre, infestée de rats et de peste. Ce système moral subtil rappelle la complexité des univers steampunk, souvent caractérisés par un équilibre fragile entre progrès et décadence, entre humanisme et domination.
Une narration immersive et une critique sociale implicite
Une dystopie steampunk aux accents politiques
Dishonored n’est pas seulement un jeu d’action furtive : c’est aussi une critique sociale puissante. La ville de Dunwall est gangrenée par la corruption, les inégalités sociales et les expérimentations médicales douteuses. Les élites vivent dans le luxe tandis que les pauvres meurent dans les quartiers insalubres. Ce contraste rappelle les tensions sociales de l’époque victorienne, mais aussi les dystopies classiques du steampunk.
Le Conseil des Régents, qui gouverne la ville après l’assassinat de l’impératrice, incarne une autorité tyrannique et technocratique. Les murs de lumière, les automates tueurs, les expérimentations médicales : tout cela évoque une société qui a poussé la technologie au service du contrôle, plutôt que de l’émancipation. Un thème que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres analysées sur steampunk-one.com, où la technologie est souvent une arme à double tranchant.
Une histoire d’hommes et de masques
Le masque de Corvo n’est pas seulement un gadget : c’est un symbole. Il renvoie à la notion d’identité cachée, d’homme traqué obligé de dissimuler son visage pour survivre. C’est aussi un élément récurrent dans la littérature steampunk, où les personnages masqués ou cyborgisés questionnent leur humanité.
Le jeu explore également des thématiques de vengeance, de loyauté, de sacrifice et de pouvoir. L’univers de Dishonored regorge de personnages ambigus, de motivations troubles et de récits secondaires riches, révélés au fil des documents, journaux et lettres disséminés dans le monde. Ce goût pour la narration environnementale est une autre caractéristique appréciée des fans de steampunk, toujours friands de détails cachés et d’histoires dans l’histoire.
Dishonored, un modèle pour les créations steampunk modernes
Une source d’inspiration pour la mode et le cosplay
Avec son esthétique marquée, Dishonored est devenu une référence dans le monde du cosplay steampunk. Le costume de Corvo, notamment son manteau long, ses gants de cuir, son harnais mécanique et son masque orné de tuyauteries, est régulièrement reproduit par les fans.
Mais plus largement, le jeu a contribué à populariser certains codes visuels du steampunk auprès du grand public : les vestes à boutons dorés, les armes artisanales, les lunettes d’ingénieur, les accessoires mêlant cuivre et cuir... Des éléments que l’on retrouve aussi dans nos sélections et tutoriels sur steampunk-one.com, notamment dans les articles sur la mode et les accessoires.
Une influence qui dépasse le jeu vidéo
Le succès de Dishonored a ouvert la voie à une reconnaissance plus large du steampunk dans la culture populaire. Il a influencé d’autres jeux comme BioShock Infinite, Thief (reboot de 2014) ou We Happy Few, mais aussi des œuvres audiovisuelles, des bandes dessinées et même des romans.
Sa capacité à marier gameplay, esthétique et narration dans un tout cohérent en a fait un exemple à suivre pour les créateurs de fictions steampunk. Il démontre que ce genre, parfois considéré comme de niche, peut toucher un large public sans trahir ses fondamentaux.
Dishonored 2 et Death of the Outsider : l’univers s’étoffe
Après le succès du premier opus, Arkane Studios a poursuivi l’aventure avec deux suites : Dishonored 2 (2016) et Dishonored: Death of the Outsider (2017). Ces titres approfondissent l’univers et proposent de nouveaux environnements, toujours aussi riches visuellement et narrativement.
Dishonored 2 introduit la ville de Karnaca, inspirée des côtes méditerranéennes, avec une lumière plus vive mais une ambiance tout aussi pesante. La direction artistique évolue mais conserve l’ADN steampunk : on y retrouve des ascenseurs mécaniques, des horloges complexes, des palais aristocratiques et des inventions étranges.
Le gameplay gagne en fluidité, et les choix narratifs deviennent encore plus impactants. On y incarne Emily Kaldwin, fille de l’impératrice assassinée, devenue une héroïne à part entière. Une évolution saluée par les fans, qui renforce la richesse du monde imaginé par Arkane Studios.
Pourquoi Dishonored est une œuvre essentielle pour les fans de steampunk
En résumé, Dishonored ne se contente pas d’emprunter quelques éléments esthétiques au steampunk : il en incarne l’essence. C’est un jeu qui interroge notre rapport à la technologie, à l’éthique, au pouvoir et à la société. Il propose un univers crédible, profond, cohérent, où chaque détail – des machines aux dialogues – participe à une expérience immersive.
Pour les passionnés du genre, c’est une œuvre à étudier, à disséquer, à célébrer. Que tu sois joueur, auteur, créateur de costumes ou simple amateur de rétrofuturisme, tu trouveras dans Dishonored une source d’inspiration inépuisable.
Sur steampunk-one.com, nous nous efforçons de mettre en lumière ce type de créations qui enrichissent le genre steampunk et lui donnent une nouvelle jeunesse. Dishonored en est l’un des plus beaux exemples contemporains, et mérite sa place aux côtés des grands classiques littéraires du genre.
Pour aller plus loin
Si cet article t’a donné envie de découvrir (ou redécouvrir) Dishonored, voici quelques pistes pour approfondir ta plongée dans cet univers :
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Joue à la trilogie complète : commence par le premier opus, puis enchaîne avec Dishonored 2 et Death of the Outsider.
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Explore notre rubrique “jeux vidéo steampunk” sur steampunk-one.com, où tu trouveras d’autres critiques et suggestions.
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Inspire-toi du style de Corvo pour créer ton propre costume steampunk, grâce à nos tutoriels DIY.
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Lis des romans proches de l’univers de Dishonored, comme Perdido Street Station de China Miéville ou Le Cirque des Rêves d’Erin Morgenstern.
Conclusion : un chef-d’œuvre steampunk à part entière
Dishonored n’est pas simplement un jeu vidéo. C’est une œuvre d’art, une expérience narrative, un manifeste esthétique. Il prouve que le steampunk peut se réinventer dans des formes interactives, en conservant ses racines littéraires et visuelles.
À travers son gameplay innovant, son univers cohérent et son influence durable, Dishonored s’impose comme une pierre angulaire de la culture steampunk moderne. Et sur steampunk-one.com, nous continuerons à le célébrer comme il se doit.