
Le rôle des inventions de Jules Verne dans la création du steampunk.
Share
Lorsqu’on évoque le steampunk, impossible de ne pas faire référence à l’un de ses pères spirituels : Jules Verne. Véritable visionnaire du XIXe siècle, cet écrivain français a légué un héritage technologique et imaginaire qui continue d'inspirer auteurs, artistes et passionnés du steampunk. Ses inventions, bien que fictives, ont pavé la voie à une esthétique et une philosophie qui définissent aujourd’hui ce genre unique à la croisée de la science-fiction, du rétrofuturisme et de l’uchronie.
Dans cet article, nous plongerons dans les rouages de l'univers vernien pour comprendre comment ses inventions ont jeté les bases du steampunk, influençant son esthétique, son idéologie et sa narration. Embarquez à bord du Nautilus et explorons ensemble cette fascinante convergence entre passé idéalisé et technologies imaginaires.
Jules Verne, pionnier du rétrofuturisme
Une imagination ancrée dans la science
Jules Verne n'était pas un inventeur au sens strict, mais un écrivain fasciné par les progrès scientifiques de son temps. À une époque où l’électricité, la vapeur et les grandes découvertes bouleversaient le monde, Verne a su capter l'air du temps et l'amplifier à travers des récits flamboyants.
Ses romans, tels que Vingt mille lieues sous les mers (1870), De la Terre à la Lune (1865) ou encore Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873), regorgent de machines extraordinaires, de voyages impossibles et d’aventuriers animés par la curiosité scientifique. Ces éléments deviendront les piliers fondamentaux du steampunk un siècle plus tard.
Le steampunk : une uchronie vernienne ?
Le steampunk se développe autour de la question suivante : Et si la révolution industrielle s’était orientée vers d’autres choix technologiques ? Jules Verne, en imaginant des engins impossibles avec les connaissances de son époque, pose indirectement les bases de cette uchronie rétrofuturiste. Dans ses romans, la vapeur est omniprésente, la science est reine, et les frontières de l’exploration sont constamment repoussées.
C’est précisément cette relecture fantasmée du XIXe siècle qui forme le cœur du steampunk. Sur Steampunk-One.com, nous explorons régulièrement ce lien intime entre Histoire alternative et inventions à vapeur – et il est clair que Verne s'impose comme une figure tutélaire incontournable du mouvement.
Les grandes inventions verniennes, matrices du steampunk
Le Nautilus : prototype de l’utopie mécanique
Le Nautilus, sous-marin légendaire du capitaine Nemo, incarne à lui seul l’esthétique steampunk. Bien que techniquement irréalisable à l'époque, il est conçu avec une précision quasi scientifique. Verne détaille son fonctionnement, ses moteurs électriques (alimentés, selon Nemo, par le sodium extrait de l’eau de mer), ses systèmes d’éclairage et de navigation, et même ses armes.
Ce sous-marin n’est pas seulement une prouesse technologique : il est aussi une utopie mobile, un refuge flottant où science et culture s'épanouissent à l'écart du monde. Dans le steampunk, on retrouve cette idée de machines-refuges, de vaisseaux à vapeur ou de cités mécaniques abritant des marginaux éclairés.
Les nombreuses œuvres steampunk inspirées du Nautilus sont légion, de The League of Extraordinary Gentlemen à Bioshock Infinite, en passant par des dizaines de créations artisanales visibles dans les conventions et sur des sites spécialisés comme Steampunk-One.com.
Le projectile lunaire : l’obsession du voyage spatial
Dans De la Terre à la Lune, Verne imagine une mission spatiale pilotée par un canon géant. Là encore, la technologie est archaïque selon nos critères modernes, mais d’une logique redoutable. Le canon Columbiad, chargé de propulser un obus habité vers la Lune, est un symbole puissant : celui d’un monde qui rêve encore de conquête spatiale sans ordinateurs ni carburants modernes.
Cette vision influence profondément l’esthétique steampunk : des fusées de cuivre, des astronautes en scaphandres à vis et des planètes colonisées par des empires victoriens. Toute une branche du steampunk spatial – parfois appelée "etherpunk" – plonge directement ses racines dans cette œuvre.
L’Albatros : envol mécanique et liberté
Dans Robur le Conquérant, Verne propose une alternative à l’avion : l’Albatros, un aéronef électrique contrôlé par des hélices. Ce navire des airs préfigure directement les dirigeables, zeppelins et machines volantes devenus emblématiques du steampunk.
La figure du savant rebelle, incarnée ici par Robur, réapparaît dans de nombreuses histoires steampunk : des personnages rejetés par les académies, mais qui construisent dans l’ombre des engins défiant les lois de la gravité.
Ces machines volantes, souvent conçues dans un style baroque, orné de rivets, de tuyauterie apparente et de cuivres étincelants, sont aujourd’hui omniprésentes dans les illustrations, romans et jeux steampunk – un hommage direct à Verne.
Inventions verniennes et esthétique steampunk
L’ingénierie comme œuvre d’art
Jules Verne ne se contente pas de décrire des inventions ; il les sublime. Les machines de Verne sont détaillées, harmonieuses, et souvent décrites avec autant de soin qu’un personnage humain. Ce rapport presque sentimental à la mécanique se retrouve pleinement dans l’esthétique steampunk.
Dans ce genre, les engrenages sont mis en scène, la tuyauterie est apparente, et chaque boulon raconte une histoire. Sur Steampunk-One.com, nous parlons souvent de cette mécanique expressive, où les machines ne sont pas de simples outils mais des manifestations du génie humain.
La couleur des matériaux
Verne ne parle jamais directement de steampunk, mais l’imagerie qu’il crée évoque déjà les teintes qui deviendront emblématiques du genre : bronze, laiton, acier brossé, cuivre patiné, verre soufflé, bois verni… Ces matériaux, omniprésents dans les adaptations visuelles de ses romans, ont défini la palette steampunk.
Aujourd’hui, dans les illustrations, les costumes ou les décors, on retrouve cette même chaleur visuelle, ce mélange de sophistication et de rusticité.
Une philosophie technologique vernienne
Le progrès comme moteur narratif
Chez Verne, le progrès est ambivalent : il ouvre les portes de l’aventure, mais peut aussi conduire à la folie (comme chez Nemo ou Robur). Ce rapport ambivalent à la science nourrit aussi le steampunk. Le genre célèbre la technologie, tout en questionnant son impact sur la société, les classes sociales, l’écologie ou l’éthique.
Dans beaucoup d’œuvres steampunk, on retrouve cette critique sociale typique de Verne : les riches industriels, les savants isolés, les ouvriers révoltés contre les machines, les explorateurs en quête de justice.
L’utopie mobile et la liberté
Un thème récurrent chez Verne est celui de l’évasion par la technologie. Le Nautilus, l’Albatros, le canon spatial, sont autant de véhicules d’émancipation. Ils permettent de fuir la société, d’en créer une nouvelle ou d’en observer les travers à distance. Cette idée est également fondamentale dans le steampunk, où les machines sont des vaisseaux de liberté.
Nombre de récits steampunk modernes reprennent cette dynamique : les héros voyagent, explorent, fuient ou contestent à bord de leurs créations mécaniques. Ils reprennent ainsi le flambeau des pionniers vernien, animés par le même désir de dépasser les limites du connu.
L’héritage de Verne dans la culture steampunk contemporaine
Littérature : des héritiers directs
Des auteurs comme Tim Powers, James P. Blaylock, ou K.W. Jeter – souvent considérés comme les fondateurs du steampunk littéraire – ont tous reconnu l’influence de Jules Verne dans leur travail. De même, des séries comme La Passe-Miroir ou Les Ferrailleurs du cosmos reprennent des codes visuels et narratifs directement issus de l’univers vernien.
Même des romans jeunesse comme Leviathan de Scott Westerfeld ou Mortal Engines de Philip Reeve (voir nos critiques détaillées sur Steampunk-One.com) sont pétris de cette double influence : Verne et la révolution industrielle réinventée.
Cinéma et jeux vidéo : des univers visuels marqués
Le film Steamboy de Katsuhiro Otomo, le classique La Cité des enfants perdus, ou encore Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, sont autant d’hommages à l’univers de Jules Verne, à travers une lentille steampunk.
Côté jeux vidéo, Dishonored, Machinarium, The Order: 1886 ou encore Syberia sont tous baignés de cette ambiance où le rêve mécanique et la nostalgie victorienne s'entrelacent – comme une sorte de réalité alternative vernienne.
Artisanat et cosplay : l’esprit du bricoleur vernien
Les fans de steampunk, souvent bricoleurs, continuent de faire vivre l’esprit de Jules Verne à travers la création d’objets uniques, de costumes, de gadgets et de décors. Sur Steampunk-One.com, nous mettons régulièrement en avant ces créateurs inspirés qui façonnent des lunettes à engrenages, des armes rétrofuturistes, des montres à gousset animées…
Cet esprit du touche-à-tout génial, mi-artiste, mi-ingénieur, est directement hérité des héros de Verne, capables de construire des merveilles à partir de plans griffonnés dans un carnet de cuir.
Conclusion : Jules Verne, l’architecte invisible du steampunk
Il est difficile d’imaginer le steampunk sans les inventions de Jules Verne. Ses machines impossibles, ses savants solitaires, ses récits d’exploration et de dépassement technologique ont forgé l’imaginaire d’un XIXe siècle alternatif qui continue de fasciner.
Plus qu’un simple auteur, Verne est un passeur d’idées, un visionnaire dont les rêves mécaniques ont traversé les siècles pour s’incarner dans une culture foisonnante, de la littérature à la mode, en passant par le jeu vidéo, le cinéma ou l’artisanat.
À travers le prisme du steampunk, nous continuons de rêver de machines à vapeur volantes, de voyages interstellaires en canon géant, et de cités flottantes échappant aux lois de l’Histoire. Et à chaque fois que nous activons un engrenage ou que nous admirons un accessoire patiné, c’est un peu de Jules Verne que nous faisons revivre.
Pour explorer encore plus en profondeur l’univers steampunk, ses origines et ses déclinaisons, n'hésitez pas à parcourir nos autres articles sur https://steampunk-one.com — votre laboratoire d’idées rétrofuturistes préféré.