Les découvertes scientifiques du XIXe siècle qui inspirent le steampunk.

Les découvertes scientifiques du XIXe siècle qui inspirent le steampunk.

Le steampunk n’est pas qu’un simple exercice de style entre engrenages et corsets victoriens. C’est un univers à part entière, nourri d’innovations, d’inventions et d’utopies scientifiques. Derrière les machines à vapeur rugissantes et les automates élégants se cache une véritable fascination pour le XIXe siècle – siècle de bouleversements, de révolutions industrielles et de percées scientifiques.

Mais quelles sont ces grandes découvertes du XIXe siècle qui, encore aujourd’hui, alimentent l’imaginaire steampunk ? Comment ces avancées, parfois à la frontière entre science et magie, ont-elles façonné un genre littéraire, artistique et culturel aussi foisonnant ? Dans cet article, nous vous invitons à un voyage dans le temps, au cœur des laboratoires enfumés et des ateliers pleins d’étincelles. Attachez vos lunettes d’aviateur, préparez votre montre à gousset, et plongeons ensemble dans les découvertes scientifiques qui font battre le cœur du steampunk.


1. La révolution industrielle : la vapeur au service de l’imaginaire

S’il fallait désigner une seule force motrice du steampunk, ce serait sans hésiter la vapeur. Le XIXe siècle marque l’âge d’or de la première révolution industrielle, lorsque les machines à vapeur deviennent l’épine dorsale du progrès technique.

La machine de Watt : naissance de l’ère mécanique

Bien que la machine à vapeur ait été inventée dès le XVIIIe siècle, c’est au XIXe que James Watt et ses successeurs perfectionnent cette invention jusqu’à en faire un moteur universel : trains, bateaux, usines, tout devient mécanisé. Dans l’esthétique steampunk, ces machines deviennent presque vivantes, ornées de tuyaux cuivrés, de soupapes sifflantes et d’armatures complexes.

Le train à vapeur, notamment, incarne la conquête du territoire et le pouvoir de l’homme sur la nature, deux thèmes chers au steampunk. Dans les récits comme Mortal Engines ou Leviathan, le train devient un monstre d’acier, parfois même un écosystème à part entière.

Le moteur comme symbole

Le moteur à vapeur est souvent représenté dans le steampunk comme une métaphore de l’esprit humain : complexe, bruyant, mais capable de grandes choses. Ce lien entre technologie et humanité est fondamental. À travers la vapeur, le steampunk réinvente une époque où l’homme croyait pouvoir tout accomplir, à condition d’avoir les bons engrenages.


2. L’électricité : la foudre domestiquée

Si la vapeur est la colonne vertébrale du steampunk, l’électricité en est l’esprit – insaisissable, mystérieux, presque magique.

Les expériences de Faraday et Tesla

Le XIXe siècle est aussi celui de Michael Faraday, pionnier de l’électromagnétisme, et de Nikola Tesla, génie excentrique à l’imaginaire flamboyant. Leurs travaux sur l’induction, la bobine de Tesla, et les courants alternatifs, sont de véritables trésors pour les auteurs et artistes steampunk.

Dans de nombreuses œuvres, on retrouve des machines électrifiées, des laboratoires où les arcs électriques dansent dans les cages de Faraday, ou encore des expériences à la Frankenstein, croisant science et folie.

Frankenstein : la science créatrice… et destructrice

Le roman de Mary Shelley, publié en 1818, est sans doute le texte fondateur de la science-fiction moderne. Mais il est aussi une matrice du steampunk : un savant isolé, obsédé par la création de vie artificielle grâce à l’électricité, dans un contexte préindustriel. C’est tout l’esprit du genre.

Ce récit questionne les limites de la science, le rôle du savant, et le pouvoir de la technologie – autant de réflexions philosophiques qui irriguent le steampunk jusqu’à aujourd’hui.


3. Les automates et l’horlogerie : le rêve mécanique

Le XIXe siècle voit l’explosion de la mécanique de précision. Les horlogers deviennent des artisans d’art, capables de concevoir des mécanismes aussi fins qu’un battement de cil. Cela ouvre la voie aux automates, ancêtres des robots, qui deviennent des objets de fascination.

L’homme-machine

Les automates du XIXe siècle ne se contentent pas de bouger ; certains jouent du piano, écrivent, dessinent. Ils incarnent l’idée vertigineuse que l’on peut imiter la vie à l’aide de simples rouages.

Dans le steampunk, ces créations prennent une dimension métaphysique : l’automate devient un double mécanique de l’humain, un miroir sans âme, ou parfois même un être sensible. Des œuvres comme L’horloger du rêve ou L’Automate de Nuremberg explorent ce thème avec brio.

La beauté des engrenages

Visuellement, le steampunk célèbre cette esthétique mécanique. Sur Steampunk One, nous avons déjà exploré l’importance des rouages, des manivelles et des ressorts dans la mode et les objets de décoration. Cette obsession du détail mécanique trouve son origine dans l’horlogerie d’antan.


4. L’exploration scientifique : des terres inconnues à la conquête du ciel

Le XIXe siècle, c’est aussi le temps des grands explorateurs. Terre, mer, air, espace : aucune frontière ne semble infranchissable.

Jules Verne : pionnier du steampunk ?

Impossible de ne pas citer Jules Verne, véritable père spirituel du steampunk. À travers des œuvres comme Vingt mille lieues sous les mers, Le tour du monde en 80 jours ou De la Terre à la Lune, il mêle science rigoureuse et imaginaire débridé.

Le Nautilus du capitaine Nemo est l’archétype parfait d’une machine steampunk : à la fois réaliste et improbable, mécanique et poétique. Verne s’appuie sur les connaissances de son temps pour bâtir des mondes plausibles mais extraordinaires.

Les aéronefs et les dirigeables

Les premières expériences de vol datent aussi du XIXe siècle. Ballons, dirigeables, prototypes à ailes battantes – tout est tenté. Dans l’univers steampunk, ces tentatives deviennent des véhicules majestueux, véritables cathédrales volantes.

L’imaginaire de la conquête du ciel incarne une liberté sans bornes, une échappée belle au-dessus de la ville industrielle, polluée et rigide. Les dirigeables sont omniprésents dans les récits, les films et les jeux vidéo steampunk, de Bioshock Infinite à Laputa : Château dans le ciel.


5. Médecine, biologie et anatomie : entre progrès et frissons

Le XIXe siècle marque un tournant majeur dans le domaine médical : on comprend mieux le corps humain, les maladies, la contagion… mais on s’adonne aussi à des expérimentations frôlant parfois l’éthique.

Les dissections et la fascination du corps

La médecine du XIXe est souvent expérimentale. Les hôpitaux deviennent des laboratoires, et les dissections publiques se multiplient. Les gravures de l’époque montrent des chirurgiens austères penchés sur des cadavres, dans une atmosphère presque théâtrale.

Le steampunk s’empare de cette ambiance : les médecins fous, les chirurgiens mécaniques, les greffes improbables deviennent des archétypes du genre. On y retrouve aussi la peur ancestrale de la déshumanisation, à mesure que le corps devient un objet de science.

Naissance de la bactériologie

Avec Pasteur, Koch et d’autres, naît la microbiologie. Les laboratoires deviennent des lieux sacrés, où l’on manipule l’invisible. Dans le steampunk, cette révolution devient parfois source de catastrophe : un virus qui s’échappe, une expérience biologique qui dégénère… Ou, à l’inverse, une médecine avancée capable de réparer l’humain grâce à la biomécanique.


6. Le télégraphe, le phonographe et la transmission du son

Avant le téléphone, il y a le télégraphe. Le XIXe siècle invente la communication à distance, une prouesse technique qui transforme la guerre, le commerce, la politique. Les mots voyagent désormais plus vite que les trains.

L’âge de la communication mécanique

Le télégraphe, le phonographe d’Edison, puis les premières expériences de radio (grâce à Marconi ou Popov) changent radicalement la perception du monde. Ces inventions ouvrent la voie à une mondialisation de l’information.

Dans les récits steampunk, on retrouve souvent des réseaux de communication alternatifs : messages codés, ondes éthériques, boîtes à enregistrement mécanique. Le tout orné de boutons en laiton, de tuyaux à piston, et de tubes pneumatiques.


7. Le magnétisme, le mesmérisme et les sciences occultes

Enfin, le XIXe siècle est aussi le siècle du merveilleux scientifique. À une époque où tout semble possible, les frontières entre science et magie deviennent floues.

Le mesmérisme et l’hypnose

Le magnétisme animal, popularisé par Mesmer, puis l’hypnose, étudiée par Charcot, captivent l’opinion. Peut-on soigner l’esprit par la seule volonté ? Ces questions fascinent et inquiètent.

Le steampunk joue souvent sur ce flou entre science et ésotérisme, entre machines et esprits. Des personnages utilisent des appareils mystérieux pour lire dans les pensées, invoquer des souvenirs, ou traverser les dimensions.

L’éther : fluide imaginaire et source d’énergie

L’éther est partout dans les récits steampunk. Ce fluide hypothétique, censé remplir l’espace et transmettre la lumière, fascine les savants du XIXe. Bien qu’abandonné par la science réelle, il devient une ressource précieuse dans les mondes steampunk – énergie, moyen de transport, portail interdimensionnel.


Conclusion : le XIXe siècle, laboratoire du steampunk

Le XIXe siècle est une mine d’or pour l’imaginaire steampunk. Chaque découverte, chaque théorie, chaque échec même, devient une source d’inspiration infinie. C’est un siècle où l’homme pensait pouvoir tout comprendre, tout expliquer, tout maîtriser.

Mais c’est aussi un siècle d’ambiguïtés : entre progrès et dérives, entre lumière et obscurité, entre science et fiction. C’est précisément ce paradoxe qui rend le steampunk si riche, si vivant, si attachant.

Sur Steampunk One, nous nous efforçons de faire vivre cette mémoire scientifique, tout en la replaçant dans un univers esthétique, narratif et émotionnel unique. Que vous soyez écrivain, passionné de mode, amateur de mécanique ou simple curieux, le XIXe siècle vous tend les bras – avec ses bobines sifflantes, ses rouages brillants et ses rêves démesurés.


Bonus : quelques figures scientifiques à (re)découvrir pour enrichir vos créations steampunk

  • Charles Babbage : créateur de la « machine analytique », ancêtre de l’ordinateur. Un nom incontournable dans tout récit mêlant calcul, intelligence artificielle ou informatique à l’ancienne.

  • Ada Lovelace : première programmeuse informatique, muse d’un steampunk féministe et cérébral.

  • Étienne-Jules Marey : pionnier de la chronophotographie, inventeur d’images en mouvement… qui inspirent les récits mêlant temps, mémoire et technologie.

  • Georges Cuvier et Charles Darwin : pères de la paléontologie et de l’évolution, souvent repris dans des univers peuplés de créatures hybrides ou d’espèces oubliées.

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